Le Monde : La "loterie" de la notation au bac

La "loterie" de la notation au bac soulignée par une étude de l'Iredu

LEMONDE.FR avec AFP | 11.03.08 | 19h44

Si la notation scolaire est aléatoire, le maintien du baccalauréat est-il légitime ? C'est la question que pose Bruno Suchaut, chercheur en sciences de l'éducation et directeur de l'Institut de recherche sur l'éducation (Iredu) de l'université de Dijon, dans une récente étude publiée sur le site de l'Iredu.


Alors que l'organisation du bac, sa pertinence et sa finalité sont au cœur du débat éducatif depuis plusieurs années, le chercheur a mené une expérience pour tester la fiabilité des notes distribuées à cet examen. Il a soumis six copies de sciences économiques et sociales (SES) des sessions 2006 et 2007 du bac à la correction de soixante-six professeurs de deux académies différentes. Les copies sont celles de candidats reçus à l'examen : deux sont des bons devoirs ayant reçu la note de 15/20 et quatre sont moyens, notés de 9 à 11/20. Le résultat est sans appel puisqu'un même devoir peut, selon le correcteur, être noté de 4 à 14/20 ou de 8 à 18/20 !


AUTANT DE CRITÈRES D'EXIGENCE QUE DE CORRECTEURS

M. Suchaut montre notamment que "les enseignants n'ont pas la même constance dans leur évaluation en terme d'indulgence ou de sévérité" selon les copies, mais aussi que d'autres correcteurs "auraient donné lieu à des distributions de notes différentes". La démonstration du chercheur est d'autant plus aboutie que dans les appréciations justifiant la note qu'ils ont attribué, "les jugements professoraux diffèrent tout autant que les notes". Par exemple, une copie est notée 14/20 et qualifiée de "bon devoir, les connaissances sont maîtrisées" tandis qu' un autre correcteur lui attribue la note de 4/20, estimant que "l'élève ne maîtrise pas les notions".

Partant de ce constat d'une notation s'apparentant à une "loterie" , Bruno Suchaut pose la question de la légitimité de la notation scolaire et au-delà, du maintien du baccalauréat. Un candidat, selon qu'il reçoit une note de 4 ou de 14/20, coefficient 7 en SES, peut être recalé ou reçu au bac avec mention ! QCM, double correction des copies, suppression pure et simple de l'examen mais également abandon du principe de la notation figurent ainsi parmi les pistes envisagées en conclusion de ces travaux.

Ya pas qu'au Bac que c'est comme ça ! lol

Ya qu'à voir rien qu'en TP de Chimie de la Fac c'est du n'importe quoi !

Le Monde est certes un journal sérieux mais quand même je trouve un peu exagéré ce qui est écrit dans l'article...

Qu'il y ait une certaine subjectivité des correcteurs dans les disciplines dites "littéraires" à la limite ça peut se concevoir mais comment peut-on penser qu'il en est de même dans les disciplines scientifiques telles que les mathématiques, la physique, la chimie ou même la biologie ?...

D'ailleurs il me semble que le système de double correction est déjà mis en place ! Et rappelons nous que la décision d'un jury est souveraine...

Quand à l'instauration d'un système de QCM je suis totalement contre... C'est le meilleur moyen de former des élèves qui ne réfléchissent plus ! Il ne faut pas oublier que les évaluations sont un moyen pour l'élève d'acquérir une méthode, une réflexion...

Le niveau du bac a déjà été sensiblement baissé ces dernières années je le vois en consultant les anciens programmes), il ne faudrait pas le diminuer encore...
Peut être que mon jugement est altéré en tant que futur prof je sais pas...

Avoir une faible dispersion de notes reviendrait à dire que la correction de l'épreuve est quelque chose d'objectif. (c'est juste et je mets les points, ou c'est faux et je ne les mets pas) C'est le principe du QCM, qu'on trouve par exemple dans les tests de TOEIC. Ok avec ça on peut faire des comparaisons et évaluer avec justesse, mais les QCM ça tue littéralement la réflexion du candidat. Reste plus qu'une optique d'évaluation subjective... Mais de toutes façons, je suis convaincu depuis longtemps que pour réussir un exam, il faut aussi savoir baratiner... convaincre son correcteur de mettre une bonne note, c'est un exercice de communication bien étranger aux matheux.

Entièrement d'accord avec Cédric !

Ne pas trop baratiner quand même, le correcteur qui a 60 copies à corriger peut vite en avoir marre !

Pour les matières scientifiques, le BAC 2003, souvenez vous, fut l'objet de nombreuses intérrogations.
L'épreuve de Maths aurait été trop difficile et mal rédigée. Les notes auraient été gonflées.
Là, on peut se poser des questions sur la vrai valeur des notes et des candidats ...

De toute façon d'avoir une mention au Bac ça n'apporte stictement rien (à part peut être la mention TBien : des €€€), puisque pour les dossiers prépa, écoles ingé, IUT, BTS, etc. ça se fait à la fin du 2e trimestre.

Le moyen le plus simple serait de faire comme au code de la route, soit tu l'as, soit tu l'as pas ! Au moins il n'y aurait pas de jaloux.

L'étude qui a été faite est très sérieuse, ça a été repris à la TV et dans tous les journaux.

De toute façon, dans tout concours ou exam que se soit, il y a une grosse part de chance (ou de malchance) qui joue.

Un truc aussi, c'est que depuis la Licence, combien de fois ai-je entendu de la part du corps enseignant nous dire : "si vous avez qu'une petite mention, ou bien si vous êtes mal classé, ou encore si vous passez la matière au rattrapage, et bien personne ne vous embauchera !".
ça me fait doucement rire !
J'ai déjà passé 5 entretiens avec des industriels et PERSONNE ne m'a demandé mon classement, ni si j'avais eu une mention etc.
Ils s'en FOUTENT ROYALEMENT !
Et ils me l'ont tous dit après coup !!!!
Même de marquer "major" sur un CV ça n'apporte rien ! Je dis ça parce que la seule qui était encore en CDD d'une promo M2 FOQ. 5 ans après était la "major".
Ce qu'ils veulent c'est du concret, que tu sois vite opérationnel, tes expériences pro, etc.
Et le big problème pour les étudiants niçois du cursus "chimie" c'est qu'il n'y AUCUN stage de prévu (comparé aux écoles d'ingé) dommage

Ouais le truc des mentions, je sais pas qui a dit ça, mais ça doit être un Pape de la chimie à Nice si j'ose reprendre l'expression ! Parce qu'à part pour rentrer comme doctorant dans leurs labos, je ne vois pas quel recruteur va s'extasier devait des mentions ou un rang... sauf éventuellement d'une très grande école.

Là par contre je suis d'accord avec vous ! Il me semble que c'est Pace qui avait dit ça non ?

Pour ce qui est de s'extasier devant les mentions je pense que l'ENS le fait un peu ! Tout à l'heure je discutais avec un thésard de l'ENS Lyon qui critiquait la politique de recrutement des auditeurs de L3 à l'ENS. D'après lui l'école préfère prendre des mauvais éléments de prépa plutôt que les bons éléments de fac.