La chimie verte

Revue de presse

L'Express a écrit:

La chimie se met au vert
par Jean-Marc Biais

Carburants, détergents, solvants... L'avenir est aux biomolécules. Dans ce domaine, la France ne manque pas d'idées


En France, 97% des produits chimiques sont encore fabriqués à partir du pétrole. Or, dans la majorité des cas, les végétaux pourraient servir de matière première industrielle et remplacer les ressources fossiles, non renouvelables et polluantes. Le Conseil national de la recherche américain estime qu'en 2020 le quart de la production chimique organique proviendra des biomolécules. Leurs avantages: elles sont recyclables, compostables ou biodégradables. A la fin du XXIe siècle, ces substances devraient représenter 90% des approvisionnements du secteur! Notre pays, grande puissance agricole, dispose des atouts pour devenir un leader mondial de cette «chimie verte». Saura-t-il saisir sa chance? A l'occasion du Salon de l'agriculture, l'Inra, pour qui le développement de ces technologies respectueuses de l'environnement est une priorité, présente les travaux menés par une vingtaine d'équipes de recherche dans plusieurs domaines, des biocarburants aux biomatériaux.

Depuis une décennie, la France produit des carburants verts à base de colza, de blé et de betterave. Ces filières pionnières ne suffiront pas à satisfaire tous nos besoins énergétiques. Aussi, d'autres pistes sont à l'étude, comme celle de la lignocellulose, issue de la transformation des troncs, des tiges et des branches. Les scientifiques cherchent également à améliorer les processus de fabrication à partir d'huiles végétales, de détergents, de solvants et de lubrifiants. Avec un souci particulier de valorisation des sous-produits, comme la glycérine. Un laboratoire de l'Inra a mis au point un emballage à base de gluten de blé pour préserver la fraîcheur des produits alimentaires. Un autre a réalisé des plastiques composites à base de fibres de chanvre. Une équipe de Montpellier a inventé une résine non toxique, faite de protéines végétales, pour la fabrication de panneaux de particules. La liste des innovations est longue. Mais elles ne passeront au stade industriel que si les agriculteurs eux-mêmes changent leurs habitudes. La matière première agricole destinée aux entreprises chimiques ne répond pas, en effet, aux mêmes critères de qualité que les cultures à vocation alimentaire.

CyberBTP a écrit:

La chimie verte au service du bâtiment

De nouveaux biomatériaux, capables de remplacer ceux contenant des produits toxiques avec lesquels l'homme est en contact quotidien, seront bientôt disponibles pour le bâtiment grâce à la recherche sur les végétaux.
Des produits, à base de cuivre, chrome et arsenic, utilisés notamment dans le traitement du bois sont amenés à disparaître au profit de la "chimie verte". En effet, Elisabeth Borredon, qui travaille à l'Inra sur un procédé vert de traitement du bois, prévient les industriels que "leurs produits vont être interdits et ne sont tolérés qu'en attente de produits de remplacement".

Lesquels ne devraient pas tarder puisque, selon elle (citée par l'AFP), l'unité de chimie agro-industrielle à Toulouse dans laquelle elle travaille proposera bientôt des produits alternatifs à la très polluante pétro-chimie. Il s'agit de l'Asam (anhydride succinite d'alkéonoate de méthyle), conçu à partir de l'huile de colza, qui transforme la cellulose du bois en un ester de cellulose que les insectes se refusent tout simplement à manger, réduit les moisissures et rend imputrescibles les bois exotiques (tek, iroko, ipé). L'Asam devrait être au point à l'horizon 2008.

L'Inra-Montpellier travaille pour sa part à une résine sans solvant, élaborée à partir de gluten de blé ou de maïs, de colza ou de soja destinée à remplacer celle à base de formol, utilisée couramment dans le bâtiment.

La bio-construction a le vent en poupe. D’ailleurs au salon Batimat qui a eu lieu en novembre dernier, a été primé un système constructif sec à base de blocs de chanvre et chaux aérienne en combinaison avec une ossature bois intégrée dans les blocs lors de l'édification. A noter que la France est le premier producteur de chanvre en Europe avec environ 9.100 ha cultivés en 2005.

Je trouve ces innovations très intéressantes.
On n'en est pas encore pour autant à se passer d'agents nuisibles pour l'environnement comme les phosphates des lessives...

Concernant les carburants, on en fabriquait pas avec des réactifs magnésiens il fut un temps, lors des crises pétrolières ?
Si demain on pouvait se passer d'hydrocarbures liés au pétrole, ce serait le pied ! encore qu'on le devra bien un jour...

La question des biocarburants m'interpelle quelque peu.
L'utilisation de ces carburants présente un intérêt majeur : Nous n'aurons plus à raffiner le pétrole pour générer de l'essence. Par conséquent la pollution issue de ces procédés de raffinage va disparaître.
Je pense cependant que la combustion de ces biocarburants générera autant de gaz à effet de serre que la combustion des essences issuent des énergies fossiles. Par conséquent, je ne pense pas que ces biocarburants soit une solution. Il faut plutôt s'acheminer vers d'autres sources d'énergies et arrêter d'utiliser les moteurs thermiques.