Nicolas Sarkozy veut modifier le recrutement des enseignants
LEMONDE.FR avec AFP | 02.06.08 | 16h22 • Mis à jour le 02.06.08 | 19h52
Je souhaite que l'enseignant de demain soit mieux formé, que la durée de ses études soit allongée d'un an. Je souhaite en outre que la place des universités dans cette formation soit pleinement reconnue", a déclaré Nicolas Sarkozy, lundi 2 juin, devant les cadres de l'éducation et de l'enseignement supérieur réunis à l'Elysée. En échange de cette année d'études supplémentaire, "nous nous engageons à ce que les débuts de carrières soient revalorisés", a-t-il ajouté.
Le chef de l'Etat a ainsi officialisé le projet de réforme du ministre de l'éducation, Xavier Darcos, afin que les concours de professeurs des écoles, le Capes et l'agrégation "puissent être intégrés au cursus universitaire (...) et soient ouverts à tout titulaire ou tout futur titulaire d'un master 2", de niveau bac +5, "dès la session 2010" . Ces concours sont pour l'instant ouverts aux titulaires d'une licence (bac +3), et sont suivis de deux années de formation dans les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), qui semblent ainsi voués à la disparition. Le chef de l'Etat a par ailleurs souhaité que soient développés les dispositifs de recrutement hors éducation nationale.
"IMAGINER UN LYCÉE BEAUCOUP PLUS SOUPLE"
Sur la réforme des études au lycée, Nicolas Sarkozy souhaite "avancer vite" : mise en place en seconde à partir de la rentrée 2009, "nouveau lycée" en 2012. Critiquant "le système des filières, écrasé par la section scientifique" laquelle, paradoxalement, "joue un rôle purement sélectif et forme un nombre insuffisant de véritables scientifiques", il a appelé à "imaginer, ensemble, un lycée beaucoup plus souple". Cette "différenciation des parcours (...) ne signifie pas une quelconque forme de papillonnage, elle vise au contraire une manière nouvelle, plus originale, plus individuelle, plus progressive aussi, de se spécialiser", a-t-il précisé, estimant que "cette liberté plus grande donnée au lycéen le préparerait mieux à l'enseignement supérieur". Il a jugé indispensable de repenser l'équilibre entre cours magistraux et travail personnel. Il a dénoncé au passage la surcharge des emplois du temps, "où s'empilent les options" et qui "n'arrange pas la santé (des) finances publiques".
Il a d'autre part confirmé la généralisation du bac professionnel en trois ans à partir de septembre 2009, afin de lui conférer "la même dignité" qu'à la voie générale.