GREVE L'Oréal Monaco 18.03.2008

mardi 18 mars 2008

En juin 2006, les salariés de Biotherm Sofamo avaient manifesté leur solidarité en débrayant dix minutes à l'annonce de la fermeture de la centrale d'expédition de Carros. : Photo Franz Chavaroche

Monaco : Menace de grève chez Biotherm Sofamo
Une menace de grève plane sur l'usine Biotherm Sofamo (groupe l'Oréal) de Fontvieille, dont le personnel est inquiet pour son avenir. Les salariés se réunissent aujourd'hui à l'heure du déjeuner pour décider d'un éventuel débrayage demain entre 12 h 30 et 14 heures. Une décision qui dépendra sans doute de l'issue de la médiation entreprise ces derniers jours avec la direction de l'entreprise et l'inspection du travail.

« Mutisme de la direction »

Grève ou pas, le malaise est bien réel chez Biotherm où les 200 salariés s'interrogent quant à la pérennité de leur usine à Monaco. Une incertitude aggravée récemment par des éléments concrets qui font craindre une fermeture prochaine : délocalisations de neuf chaînes de conditionnement et de deux cuves de fabrication, mutations de salariés cadres, forte diminution de l'interim, suspension du projet informatique... Sans oublier les mauvais augures de la fermeture l'an dernier de la centrale d'expédition de Carros, qui avait provoqué dix minutes d'arrêt de travail à Monaco en signe de solidarité.

Dans une lettre ouverte adressée début mars à la direction générale de l'Oréal, les délégués du personnel ont exprimé leurs interrogations, non sans dénoncer « le mutisme de la direction, augmentant l'angoisse du personnel et dégradant les conditions de travail ». Contactée hier, l'inspection du travail se refusait hier à tout commentaire et la direction de Biotherm demeurait injoignable.G. a

Nice-Matin


----------------------------


Monaco
grève Exaspérés de n'être pas informés sur la pérennité du site de Fontvieille, 150 salariés sur 185 ont cessé le travail hier durant une heure et demi
Avenir de l'usine L'Oréal : 150 salariés ont débrayé hier
Paru aujourd'hui, jeudi 20 mars 2008



Hier, devant le stade Louis-II, entre 12 h30 et 14 heures, le debrayage a mobilisé dans le calme 150 salariés (sur un effectif de 185) de l'usine Sofamo (groupe L'Oréal). « Un cri du coeur » pour dire leur crainte de l'avenir.
«Parce que je ne vaux rien ? »; « Esprit l'Oréal où es tu ? ». Autant d'éloquentes questions jetées sur les pancartes des 150 salariés de l'usine Sofamo, rassemblés hier devant le stade Louis-II dès 12 h 30. Sagement. Ni discours revendicatif, ni slogan scandé, ni manifestation agitée. Juste un bout de papier plaqué sur chaque coeur : « L'Oréal Monaco en colère ». Et un étrange calme. Lassitude et inquiétude se lisent sur les visages, tendus. Une mobilisation inédite à la Sofamo. « Ici on n'a jamais fait de vagues, lâche un délégué du personnel, blême. Mais aujourd'hui, on réclame un avenir. Depuis deux ans, on vit au jour le jour ».


« Un cri du coeur »

La fermeture de la centrale d'expédition de Carros en avril 2007 et la délocalisation la même année de 45 % de la production monégasque (25 millions de pièces, départ de 80 intérimaires) dans une usine du nord de la France ont inoculé la peur de voir l'usine monégasque fermer. Et le mutisme de la direction de L'Oréal, depuis, d'accroître l'angoisse.

« Notre présence aujourd'hui, c'est un cri du coeur, confie un salarié aux 16 ans d'ancienneté. On a l'impression d'être en CDD... On est brisés et on se sent trahis ». Certains craignent le pire. « J'ai 20 ans de maison, deux enfants à charges, des crédits. Si on ferme, on me proposera un poste ailleurs, mais aller dans le Nord, cela ne m'intéresse pas ! » lance un autre employé.

Absentéisme et performances en baisse

L'incertitude quant à l'avenir a même poussé certains à quitter l'entreprise récemment. Et pèse depuis des mois sur les conditions de travail en favorisant l'absentéisme. « Nos performances baissent. On nous demande d'avancer sur une jambe. Il aurait suffi d'une communication claire... » nous dit-on.

Si la direction n'a fait hier aucun commentaire sur le débrayage, la « communication claire » est espérée pour le jeudi 27 mars.

Jean-Pierre Doustaly, directeur des opérations de la division des produits de luxe rencontra le personnel.

Si aucune information n'est donnée alors, les salariés très déterminés, qui ont regagné hier leur poste de travail à 14 heures, promettent de se remobiliser.